Il y a deux types de matrices, c'est-à-dire la forme originale qui servira de modèle pour faire le moule et ainsi, à l'aide du moule, faire une copie de cette forme:

La première, la plus facile, est de partir d'un fuselage existant.La réalisation du moule n'est pas destructive et l'objet utilisé comme modèle peut être utilisé normalement après avoir servi de matrice. En cas d'utilisation de cette technique vous avez déjà votre matrice. vous n'avez besoin que de la contre-découpe pour réaliser le moule. Après vous pouvez passer ce paragraphe pour vous rendre directement à la réalisation du moule.

La seconde, plus longue, consiste à créer la matrice de toute pièce. Voyons comment procéder:

• Réaliser un plan de l'objet avec ces cotes et profils, le plus précis possible. Si la plan est à l'echelle 1:1 c'est encore mieux, car cela évite les erreurs de calcul d'échelle par la suite.
• Prendre une planche en contre-plaqué (ou autre bois) de 2 à 3 mm d'épaisseur. S'assurer que celle-ci est parfaitement plane car lors de la réalisation de pièces fines (la queue d'un planeur par exemple) on risque d'avoir une banane car le polystyrène n'est pas assez épais pour contenir l'effort de torsion de la planche. La planche devra être plus grande de 3 à 4 cm que les cotes extrèmes de l'objet.
• Redessiner son profil vu de côté à l'échelle 1 (c'est-à-dire aux dimensions exactes de l'original). Pour cela on peut:

• Soit utiliser un calque que l'on pose sur son plan (s'il est à l'échelle 1), que l'on copie, découpe proprement avec des ciseaux ou une lame de cutter. On pose ensuite la forme découpée sur la planche et on redessine celle-ci en suivant les contours du calque.
• Soit on utilise une méthode plus mathématique qui consiste à relever des points à intervalles réguliers sur un graphique constitué d'un axe horizontal (les X) qui fait toute la longueur de la pièce, puis on reporte en mesurant en vertical des points sur l'axe des Y

• Percer un trou dans un angle de la forme juste assez grand pour pouvoir enfiler la lame de scie.
• Découper le contour avec une scie de modéliste munie d'une lame la plus fine possible. Le but est de pouvoir extraire la forme qui se trouve au centre de la planche en gardant les contours intacts.
• Mettre la contre-découpe de côté, elle servira plus tard, et prendre le profil du fuselage obtenu.

• Coller deux blocs de polystyrène très compact de part et d'autre de la planche avec de la colle blanche ou spéciale pour polystyrène (pas de colle néoprène car cela fond le polystyrène. La résine peut être utilisée mais coûte plus cher et n'apporte rien). Le polystyrène utilisé devrait être du type "Roofmate" pour l'isolation dans le bâtiment, on le trouve dans les magasins de bricolage au rayon gros oeuvre, il est souvent de couleur bleue ou verte. Son avantage est de pouvoir se poncer avec précision en raison de sa compacticité et reste solide.
• Tailler au cutter les contours grossiers du fuselage.
• Pour ceux qui sont équipés d'un fil chaud c'est plus facile:
• Réaliser un autre gabarit du fuselage en vue de dessus.
  • Le fixer avec de l'adhésif double face à cheval sur le sandwich composé du profil en contre-plaqué et des 2 blocs de polystyrène.
  • Faire la découpe selon le gabarit vu de dessus
  • Faire la découpe selon le gabarit vu de côté
• Prendre une rappe à bois demi-ronde grossière. Attention: sur du polystyrène cela va très vite. Rapper la forme de façon plus précise puis prendre une lime plus lisse et finir au papier à poncer de plus en plus fin.
• Si par malheur vous en enlevez de trop, évidez au cutter un bloc complet puis recoller un bloc plus gros que vous reponcez localement.

• A présent que votre fuselage ressemble à quelque chose, vérifiez bien vos dimensions , s'il n'y a pas de vrillages, s'il est symétrique,...
• Pour faciliter le contrôle on peut faire des gabarits en balsa (c'est plus rapide) aux endroits clés. Ceux-ci doivent être entre 0,5 et 1 mm plus petits pour tenir compte du mastiquage et de la peinture à venir

• Plus la matrice sera précise et propre à ce stade moins il y aura de travail après.
• Enduire toute la matrice d'époxy (pas de polyester si vous ne voulez pas liquéfier votre polystyrène) et y apposer de la fibre de verre fine (environ 90 grs/m²) sur 2 épaisseurs en évitant coûte que coûte les plis. Pour cela il faut bien manier les ciseaux.
• Une fois durcie poncer les surépaisseurs de fibres ou les fibres rebelles.
• Enduire toute la matrice avec une fine couche de mastic de carrossier. Utiliser une spatule souple, ou alors une carte de crédit (périmée bien sûr), çà marche impéccable !
• A partir de là commence le travail de finition qui consiste à poncer avec du papier de verre et de l'eau, à remastiquer les défauts, puis reponcer, jusqu'à obtenir un état de surface et une forme finale la plus régulière possible sans rayures ni trous. Les premiers ponçages sont fait avec du grain d'environ 200 pour finir au grain de 400, voire plus.
• Avant d'entamer les derniers ponçages, il faut découper les pièces qui seront traitées à part, c'est-à-dire la cabine pour un avion, le pont pour un bateau,... Il faut dans ce cas fibrer, mastiquer et poncer également les zones misent à nu. On peut également ajouter un rebord qui permettra de centrer la cabine sur le fuselage par la suite, ou toute autre forme nécessaire.
• Passer une couche d'aprêt automobile en bombe sur toute la surface. cela permet d'avoir une couleur et une texture uniforme qui révèlera les petits défauts (il y en a toujours). Au besoin utiliser du mastic de finition (très fin et plus liquide) en l'étalant avec une spatule très souple qui épouse les contours du fuselage ou de l'objet. Poncer avec du papier de verre Waterproof de grain 600.
• Peindre l'objet avec une laque en bombe ou au pistolet en croisant les jets et en plusieurs fois, jusqu'à obtenir une finition et une brillance parfaite. Souvent des poussières se mèlent à la peinture: poncer alors une dernière fois modérément avec un papier de grain supérieur à 600 jusqu'à avoir une sensation de "velouté" au touché.
• Votre matrice est prête. Passons donc au moule lui-même.